ET LA MARTINIQUE
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27 novembre 1763, déplorait « l'espèce d'éloignement et d'aversion » que les habitants de cette île manifestaient « pour l'autorité ». — « Il faut avouer, disait-il, que l'abus que l'on en a fait longtemps devait la produire cette aversion et l'entretenir. Les bureaux de la Marine et les chefs de la colonie l'ont étrangement gouvernée. » Il
y
a toujours eu beaucoup à dire là-dessus. Ce n'est plus
le moment d'y revenir. A François de Collart, dont la fin est proche, notre dernière pensée !... L'affaire
de
1717,
si
curieuse,
d'égards, eut des suites fâcheuses
si intéressante à tant pour l'état-major des
milices de la colonie. M. de Feuquières, persuadé, bien à tort selon nous, que l'organisation par régiments avait été pour beaucoup dans la révolte, s'était résolu à demander la suppression des colonels et des lieutenants-colonels. « Mais, dit-il dans sa lettre adressée à ce sujet au Régent le 4 décembre 1718, je dois observer à Votre Altesse Sérénissime que, comme le sieur Collart, par son zèle et sa fidélité pour le Roy, a couru plusieurs fois risque de la vie en voulant faire rentrer le peuple dans son devoir, il me paroist juste qu'il soit dédomagé de son employ de
colonel par
quelque marque de distinction, comme, par exemple, une croix de Saint-Louis, que M. de Phelypeaux. qui conoissoit sa valeur et son mérite, avoit demandée pour luy, peu avant de mourir. Il en est très digne et j'ose asseurer Votre Altesse Sérénisme qu'aucun de ses confrères ne sera en droit de murmurer. » En marge de cette lettre, est écrit de la main du Régent : « S'en souvenir pour luy accorder la croix de Saint-Louis, quand on réformera les colonels. » La proposition relative à la réforme régimentaire, assez mal justifiée, ne fut pas immédiatement accueillie. La décision du Conseil de Marine traîna en longueur. A l'ordre