Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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M. de la Malmaison. M. de Sylvecane apportait enfin l'ordonnance royale attendue, signée en mars 1718. La colonie était amnistiée. Comment ne l'eût-elle pas été? Mais les conducteurs de la révolte, qui seuls pouvaient être poursuivis et par conséquent prétendre au pardon, se trouvaient exceptés de la mesure gracieuse. Du Buq était considéré comme le véritable chef du soulèvement. A cet égard, voilà ce que portait l'ordonnance : « .... N'entendant pas toutefois comprendre dans la présente amnistie le sieur du Buq, lieutenant-colonel d'un des régiments de milices à la Martinique et chef choisy par les dites milices au temps de la révolte, les sieurs Belair, capitaine de milices, d'Orange, Cattier et Labat, aydes-majors de milices, qui ont arrêté les sieurs La Varenne et Ricoüart, et le s:eur Bourgelas, capitaine de cavalerie (accusé de discours séditieux), lesquels seront tenus, deux jours après l'enregistrement des présentes, de se rendre au Fort-Royal pour être envoyés en France pour se justifier au sujet de la dite révolte, et, faute par eux de se présenter, voulons que leur procès soit fait et parfait, comme criminels de lèze-inajesté, par notre Conseil supérieur de la Martinique... »

« Deux jours après l'enregistrement », c'était permettre de fuir aux officiers inculpés, autrement on les eût saisis sans les prévenir. Dès que l'on fut assuré que ceux considérés comme tout à fait compromis étaient hors d'atteinte dans les colonies étrangères voisines, l'ordonnance fut dûment enregistrée au Conseil souverain, à la requête du procureur général (16 août 1718). Il résultait des termes de l'amnistie et de la fuite des inculpés, sauf un, que le procès aurait lieu à la Martinique. On était maître de la situation. C'était ce que d'Hauterive avait combiné. Quant à du Buq, il était trop haut placé dans l'estime ses concitoyens, et dans la sienne propre, pour vouloir faire juger par contumace. Il endossa son bel uniforme brillait la croix de Saint-Louis, ceignit son épée, se rendit Fort-Royal et se constitua prisonnier.

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