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FRANÇOIS DE
COLLART
quuient du nécessaire, afin d'éviter toute cause sérieuse de désordre. Mardi 25 mai, le commandant provisoire de la colonie donna un solennel exemple de sagesse à ses concitoyens. 11 réunit au siège du gouvernement le Conseil souverain, la Noblesse, les officiers supérieurs, les commandants des forteresses et les principaux notables. Il leur adressa un discours fort bien approprié à la circonstance etremit, sans plus tarder, le commandement qu'il avait reçu des mains du peuple, à M. Le Bègue, le plus ancien lieutenant de Roi, en demandant qu'on voulût bien lui donner acte de cette remise, ce qui eut lieu sans la moindre objection. Puis du Buq, qui eût pu trouver cent raisons plausibles pour conserver le pouvoir jusqu'à l'arrivée de nouveaux administrateurs, revint simplement chez lui reprendre le cours ordinaire de ses occupations.
X
La Varenne et Ricoüart, malgré leur raideur habituelle , n'avaient pas toujours été inabordables. Ils montrèrent par exception une certaine bienveillance à qui leur convenait. Collart avait eu, en quelque sorte, le privilège de ne pas leur déplaire. La franchise, la simplicité, la droiture de son caractère lui valurent apparemment cet avantage. Voici à quelle occasion ils commencèrent à lui donner preuve d'intérêt. Par un édit royal du mois d'août 1715, toutes les lettres de noblesse accordées depuis le 1er janvier 1689, « moyennant finance ou autrement », avaient été révoquées, « à la réserve de celles données en considération de services importants rendus à l'Etat et que le Roi jugerait à propos d'excepter. »