Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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FRANÇOIS DE COLLART

approchés : — Messieurs, leur dit du Buq, il faut à tout prix, au plus vite, donner une direction à ce mouvement, ou il va tourner à mal. — Nommons un chef pour nous commander! propose quelqu'un du peuple. — Oui, oui, allons aux voix ! Les officiers présents délibèrent. On pense d'abord à faire nommer un représentant par la noblesse et les privilégiés, et un autre par le peuple. Jorna réunit le plus de voix pour le premier mandat. Mais, en môme temps qu'il met peu d'empressement à accepter, de nouveaux cris se font entendre : — Un seul ! un seul ! Nous n'en voulons pas... Et le tumulte recommence. On redélibère. Survilliers vient dire à la foule : — Vous voulez élire un seul commandant? — Oui, oui! — Commençons par M. du Buq ! — Oui, oui ! — Que ceux qui veulent du colonel du Buq passent à droite, et que ceux qui veulent d'un autre passent à gauche ! Nous verrons après. Presque toute l'assistance court à droite en criant : « Vive le colonel du Buq ! vive notre commandant ! » Et du Buq est déclaré élu. Le premier usage qu'il fait de son pouvoir est de réunir par un signe la multitude autour de lui, et, monté sur un tertre, il adresse paternellement au peuple les paroles suivantes : — Messieurs, ainsi que vous le voyez, l'ordre est, gravement compromis. J'ai entendu prononcer les mots d'indépendance et de république. Je dois vous déclarer qu'il ne m'est possible d'accepter votre commandement qu'en recevant aussi votre serment de m'obéir en tout et pour tout ce que je croirai devoir vous ordonner.


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