Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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FRANÇOIS DE COLLART

Par lettres patentes signées à Saint-Germain-en-Laye le 16 août 1679, (contresignées Colbert), le Roi — « voulant, disent ces lettres, traiter favorablement l'exposante, reconnoistre la constance et le courage qu'elle et son deffunct mary ont eus de demeurer pendent un si long temps en nostre dite isle de la Martinique, pour, suivant notre dessein, peupler et cultiver et faire cultiver la dite isle, luy donner moyen d'élever avec honneur son dit fils et à elle occasion de continuer sa demeure en la dite isle, en jouissant du privilège de noblesse », — avait invité le Conseil souverain de la Martinique à tenir compte des pièces qui lui seraient présentées par Mme de Collart. Mais, si bienveillant qu'il fût dans la forme, ce document n'était au fond qu'un titre royal de recommandation, adressé au dit Conseil. Ce titre, pris d'abord en considération, ne suffit pas en définitive pour l'enregistrement qui fut plus tard exigé à la Martinique. François, bien que réputé gentilhomme1, fut donc obligé de solliciter des lettres do noblesse coloniales par l'intermédiaire du Gouverneur général des Antilles. Voici en quels termes M. de Machault voulut bien s'exprimer en écrivant au ministre : « 19 juillet 1703. Le sieur Collart, monseigneur, capitaine d'une compagnie de cavalerie de milice, distingué par ses bonnes actions et par la manière noble dont il vit, vous supplie très humblement de luy faire accorder, par Sa Majesté, des lettres de noblesse. Par le détail des occasions où il s'est trouvé, vous voirez, monseigneur , qu'il mérite bien que vous luy procuriez l'honneur qu'il vous demande. M. Gabaret, qui le connoist depuis longtemps, m'a rendu bon témoignage de luy, et, par ce qu'il m'a paru, il est fort zélé pour le service du roy. Il prend grand soin de sa compagnie. Dans la dernière action de la Guadeloupe, où il estoit, il a eu des détachements dans lesquels il a parfaitement bien servy. Il a épousé 1 Cela est prouvé notamment par une lettre de M. l'Intendant général de Goimpy, en date du 1er mai 1689, écrite au ministre après la prise de SaintEustache.


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