Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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ET LA MARTINIQUE

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disputera ce passage. Mais personne ne s'y trouvant, Chavagnac gagne la Basse-Terre, et, apprenant par des prisonniers que le bourg est désert, il y passe la nuit. Le 23 février, mis en marche à 7 heures du matin, le commandant rencontre sur sa route un village (Cayonne) auquel les Anglais venaient de mettre le feu en l'abandonnant. Du Buq, avec ses grenadiers, se charge de l'éteindre et l'on passe la nuit dans cet ancien village français. Le 24, Chavagnac quitte Cayonne à huit heures et, traversant de l'E. à l'O., va camper à demi-lieue du fort de la Grande-Rade. Serrant le fort de près sans l'attaquer, ils contente de ravager le pays environnant. Les flibustiers, à qui cette destruction est confiée, « s'en acquittèrent à merveille, n'étant bons à rien autre », dit Chavagnac. On met aussi le feu aux cannes à sucre et aux maisons qui entouraient le fort. L'ennemi fait une sortie pour tâcher d'arrêter ce ravage. Cinquante chevaux et cent fantassins se dirigent du côté des milices de la Martinique. Collart, du Parquet et le capitaine des Cassaux qui les commandent vont droit aux Anglais, qui tiennent bon celte fois. Après une demi-heure d'un combat acharné, le capitaine de Choiseul, à la tête des troupes réglées, marche « pour les couper par le bas », ce qu'ayant aperçu, les Anglais se retirent en désordre dans le fort, en laissant nombre des leurs sur le terrain. Le 25, Chavagnac envoie M. de Choiseul, suivi des troupes de marine, avec les milices et flibustiers commandés par Collart et du Parquet, pour faire le tour de la Soufrière1 et aller brûler un bourg que l'on voyait de l'autre côté. L'ennemi tire le canon de son fort. Un boulet frappe le major du bataillon de M. de Choiseul, M. de la Perrière, qui tombe mort auprès de lui. Une heure après, le bourg est réduit en cendres par nos troupes. Le 26, M. Langon, capitaine de troupes réglées, et du Buq, avec ses grenadiers, sont détachés pour aller brûler 1 Morne contenant une mine de soufre non loin du fort anglais appelé le fort de la Soufrière, vers la Pointe-de-Sable au N. O.


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