Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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ET LA MARTINIQUE

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de Collart (où il servait à titre de lieutenant, celle de cavalerie n'étant pas organisée) donna vigoureusement lors de l'unique sortie des assiégés et que notre héros trouva moyen d'y faire éclater sa valeur. Pour obéir aux instructions formelles qu'il avait reçues de la cour, Blénac fit dépouiller et incendier les magasins et les habitations rurales des Anglais « excepté cependant celles des catholiques » (les Irlandais). On retira de cette expédition « 352 nègres et autres effets » dont la vente produisit 119,895 livres. Les dépenses faites pendant le siège déduites, il resta 39,895 livres.

IV.

Blénac avait reçu un ordre du Roi, daté du 17 février 1689, qui lui prescrivait d'installer au gouvernement de SaintChristophe le chevalier de Guitaud, gouverneur particulier de la Martinique, à la place du chevalier de Saint-Laurent, depuis longtemps atteint d'une maladie de langueur. La présence de Blénac et celle de Goimpy, à la résidence du Gouvernement général, y rendaient moins nécessaires les services d'un commandant en second. Mais Saint-Laurent étant décédé le 31 mars 1689, la mutation ne put avoir lieu. Guitaud fut installé gouverneur à Saint-Christophe à l'arrivée de la flottille et remplacé à la Martinique par M. de Gabaret, qui prendra figure dans la suite du récit. La nomination de ce dernier porte là date du 15 juin 1689. Huit jours après la prise de Saint-Christophe, le 23 août, Blénac laissant Goimpy dans la colonie, afin d'y terminer les affaires, revint à la Martinique avec les vaisseaux ramenant les troupes. Du Casse l'y suivit sur son navire. Par une longue lettre du 27 août, Guitaud, en informant le marquis de Seignelay de la prise de Saint-Christophe, fait


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