Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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ET LA MARTINIQUE

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28 février. Averti dans le môme temps de la présence à Curaçao de Rassemus, fameux corsaire batave, avec un vaisseau de 50 canons et une frégate de 30, le Gouverneur général s'était hâté de reconduire à Saint-Christophe, à la Guadeloupe et à la Martinique, les troupes que ces îles lui avaient fournies pour son expédition de Saint-Eustache. De retour à Saint-Pierre, Blénac s'était occupé, de concert avec M. de Goimpy, à réaliser le produit de ladite expédition et à récompenser ceux de nos colons qui s'y étaient le plus distingués. Collart, à peine « guari de ses blessures », reçut dans cette distribution le grade de capitaine, seul avantage qu'il souhaitât en ce moment. Mais, comme il n'y avait pas alors de place vacante dans les milices martiniquaises et que le chef des volontaires était bon cavalier ; comme d'autre part on avait tiré de Saint-Eustache un certain nombre de chevaux (dont la vente négociée par le sieur Pinel avait produit 10,000 livres), Blénac décida qu'une compagnie de cavalerie serait créée à la Martinique et Collart en fut nommé le capitaine1... Sur ces entrefaites,' le 19 juillet 1689, parvint au Port-Royal l'ordre du 18 mai dont nous avons parlé. Il ne s'agissait plus cette fois d'affréter des navires de commerce, comme on l'avait fait pour l'expédition précédente. Le vaisseau du Roi, la Perle, que d'Arbouville montait, porteur des instructions pressantes du marquis de Seignelay, était suivi de cinq autres nefs armées2, dont le concours allait permettre à Blénac d'obéir plus rapidement à la volonté du Roi. 1 Déjà en 1672, pareille création avait été résolue. Elle était restée à l'état de projet. Cependant, même avant 1672, il est parlé de cavalerie dans les actions de guerre à ,1a Martinique. Des miliciens montés, comme nous l'expliquerons plus loin, se joignaient aux fantassins et rendaient service à cheval. Mais ce n'était pas là une cavalerie organisée comme on l'entendit plus tard. Au surplus, nous n'avons pas vu, dans les documents, que l'on embarquât de la cavalerie à la Martinique lorsque les milices de cette île allaient au secours d'une colonie voisin© attaquée. Ce qui n'empêchait pas les cavaliers de s'embarquer et de faire campagne comme fantassins.

2 Le Marin, l'Hazardeux

(sic),

l'Emérillon, la Loire, la Dauphine.


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