Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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ET LA MARTINIQUE

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qui lui écorcha le flanc. Le même projectile traversa la cuisse gauche de du Buq qui se trouvait derrière lui. Vingt Bataves furent blessés ou tués aux abords du ravin. Les autres avaient pu rejoindre le fort. De notre côté, quatre soldats et un habitant de la Martinique furent tués à l'affaire du retranchement : douze soldats et deux habitants y furent blessés*.

XV Dans cette rencontre, où tous les combattants, de part et d'autre, firent admirablement leur devoir, il nous a paru que la palme était due aux volontaires martiniquais, et, comme on va le reconnaître, ce succès si chaudement disputé fut décisif. Schorer, en perdant son lieutenant, avait perdu le seul homme capable de conduire la résistance. Cependant, M. de Blénac, craignant une sortie du fort, ne voulut pas abandonner les Martiniquais à ce mouvement isolé qui lui paraissait téméraire. Il leur fit donner le signal d'arrêt et reprendre les chemins tracés. Il les obligea de se reposer, de se réconforter. Les blessés reçurent les premiers soins. Puis on reprit la marche ascensionnelle avec prudence et, sans incident, on parvint à l'assiette du fort, au soleil couchant. Un feu de cannes, s'élevant du côté opposé à celui que 1 Extrait des états de services de François de Collart : 1° d'un état délivré en 1703 : « .... En 1689, il a esté à la prise de Saint-Eustache, sous le commandement de M. de Blénac, en qualité de volontaire, et fust mis à la teste des autres. Il fust blessé de deux coups de mousquet, un à la main droite, dont il est estropié de deux doigts.... » —2° d'un état donné en 1707 : « .... A recherché avec ardeur toutes les occasions de se signaler, lorsqu'il s'est agy de la défense de nos isles ou d'aller attaquer celles des ennemis, y ayant fait paroistre autant de valeur que de bonne conduite et d'expérience, notamment en 1689, à la prise de Saint-Eustache, sous le commandement du sieur de Blénac qui luy donna celuy des volontaires, où il receut deux coups de mousquet, dont un dans le corps et l'autre lui perça la main droite, de laquelle il est estropié.... »


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