Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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ET LA MARTINIQUE

Le Sauvage, de

Bordeaux,

130 tonneaux, 8 pièces de

canon, 20 hommes ; aumônier : le R. P. Longchamps, jésuite. Ensuite, La Raffineuse, grosse barque, capitaine Clermont, et le brigantin, capitaine Roussel, avaient chacun 9 hommes. La conduite des cinq demi-barques était confiée séparément aux patrons Lincolle, Bernier, Langlois, Bodin et Briard. M. de Blénac avait chargé du service de santé MM. Desvaux de la Martinière,

médecin du Roi, et Dugast, Peribaud,

Cazenave, chirurgiens. On voit que la petite armée navale qui prit la mer devant le Fort-Royal, le 28 mars au soir, devait faire assez bonne figure, et qu'on avait tout prévu, au spirituel comme au temporel, pour soutenir le courage de ceux qui la montaient. Les habitants demeurés dans la colonie ignoraient, comme nous l'avons dit, sa destination, et ne pouvaient ni l'accompagner, ni la suivre à distance. Ordre formel avait été donné de « ne laisser partir aucun bastiment de ceux qui estoient restés, que trois jours après son départ, afin d'osteraux malintentionnez les moyens d'en donner avis aux ennemys ». Le secret avait donc été fidèlement gardé. Ceux qui partaient se demandaient où M. de Blénac les conduirait, et les moins favorisés, ceux qui restaient, n'en savaient pas davantage. Les uns et les autres en étaient réduits aux suppositions. Ce voile de mystère jeté sur le but de l'expédition donnait du piquant au spectacle de son départ. C'était

nouveau.

L'esprit français surtout chérit l'inattendu, la surprise.

XIV

Par une nuit superbe, la brise, soufflant de la côte, éloigna les navires assez rapidement de la Martinique. Pendant la journée du 29 et celle du 30, le vent s'affaiblit. On avançait si doucement et la gaieté se montrait partout si franche que COLLART (250)

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