Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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FRANÇOIS DE COLLART

pour M. de Goimpy, » alors Intendant général des îles d'Amérique*. Toutefois, dans une lettre à part écrite à ce dernier, M. de Seignelay lui enjoint d'accompagner son chef dans l'expédition qu'il va entreprendre par ordre du Roi, sans spécifier autrement. L'Intendant devait être chargé de la partie administrative et financière de l'entreprise, en ce qui était relatif aux détails des approvisionnements, de l'affrêtement des navires, etc. Il allait devenir ce qu'on appelle aujourd'hui un commissaire d'escadre. Provisoirement la précaution de ne pas laisser échapper son secret était facile au Gouverneur général à l'égard de M. Dumaitz de Goimpy, alors en tournée à la Guadeloupe. M. de Blénac n'entreprenait rien sans l'aide de son intendant. Comprendre un tel auxiliaire dans la réserve qu'il devait garder put lui sembler une condition gênante. Cependant il s'y soumit. Contrairement à ce qui s'était passé dans les îles entre hauts fonctionnaires, MM. de Blénac et de Goimpy vivaient en bonne intelligence 2. Le premier était un officier général prudent et avisé, des plus alertes; le second, un administrateur des plus capables. Rare avantage ! Ils n'étaient pas jaloux l'un de l'autre. Nous allons les voir à l'œuvre.

XIII Le 22 février 1689, aussitôt la réception du courrier de France, M. de Blénac envoie par une barque un exprès de confiance à la Guadeloupe, avec commission de ramener M. l'Intendant. L'exprès arrive le 25 à la Basse-Terre. Dès 1 Il avait été nommé à cet emploi le 28 novembre 1684. 2 Cela ne dura pas longtemps.


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