Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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FRANÇOIS DE

COLLART

invincible, ait beaucoup flatté Louis XIV pour que l'ordre immédiat de frapper une médaille commémorative soit parti de la bouche du grand Roi1. Les noms des braves habitants qui s'étaient dévoués à la défense de la colonie ont été conservés dans un état dressé (avec l'indication des morts et des blessés) par l'un des héros de cette action : le sieur Antoine Cornette. Ils furent récompensés en sa personne. Sur la proposition de M. de SainteMarthe, le roi lui accorda des lettres d'anoblissement, les premières données à la Martinique2... Trois années se passèrent sans événements remarquables. Le 15 janvier 1677, M. de Baas mourut subitement à son poste « de la goutte remontée ». De cette date au 8 novembre, c'est-à-dire presque une année, M. de Sainte-Marthe gouverna seul, à la commune satisfaction des habitants. Le 19 avril 1678, le Roi, satisfait de sa bonne administration, lui envoya une gratification de trois mille livres, argent de France. Il ne survécut que deux ans et demi à M. de Baas. Il est mort le 12 août 1679 et fut remplacé le 7 juin 1680. Sa famille demeura à la Martinique. Nous aurons bientôt l'occasion de dire un mot de chacun de ses membres. Voici ce que ce bon père écrit à leur sujet le 15 février 1677, dans une lettre, adressée à Colbert : « J'ay douze enfans de tous âges, dont deux servent Dieu à l'église, trois au service de Sa Majesté, et sept qui me restent sur les bras, desquels il y en a quatre nez en ce pays (la Martinique).

1 Cette médaille porte en latin d'un côté : « Colonie française victorieuse en Amérique » et de l'autre : « Les Bataves défaits et mis en fuite à la Martinique, 1674. » 2 Le nom d'un autre de ces braves, figurant sur le dit état, doit être particulièrement rappelé : celui du sieur Antoine Ganteaume, de la Ciotat, commandant la Notre-Dame, l'un des deux bâtiments provençaux dont nous avons parlé au début du récit. Ce capitaine se fit remarquer par son empressement à monter au fort avec quinze de ses hommes « qui firent tous leur devoir. » M. de Baas, en signalant au ministre le mérite de Ganteaume, ajoute qu'il est « le porteur de cette dépêche. » Il fut en effet chargé, retournant en France avec son navire, de remettre à Colbert les relations du siège.


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