Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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FRANÇOIS

DE

COLLART

placée en Hollande, voudrait recueillir les restes... La flotte fila au large devant Saint-Pierre et se rendit à la Dominique où le noble défunt fut enterré en lieu sur... On craignait un retour offensif. La leçon, paraît-il, avait été suffisante. La victoire martiniquaise fut définitive. La première nouvelle de l'éclatant succès parvint à Colbert, dans les premiers jours d'octobre, d'une façon qui mérite d'être rapportée. Pendant que Ruyter revenait en Hollande, un bâtiment de sa flotte, resté en arrière, fut pris par un corsaire de Saint-Malo. Le capitaine de la prise qui avail assisté à l'attaque du Fort-Royal, qui avait vu mourir le comte de Stirum, raconta au Malouin ce qui s'était passé à la Martinique. C'est ainsi que l'on sut le nombre des blessés hollandais. M. le duc de Chaulnes, gouverneur de Brest, à qui ce récit fut communiqué on ne sait comment, en écrivit, le 1* octobre, à M. de Seignelay qui prévint son père. Les rapports de MM. de Baas et de Sainte-Marthe partirent seulement le premier septembre et arrivèrent bien après la communication faite par M. de Chaulnes. Pourquoi ce retard? Nous allons le dire. On verra à quels excès de zèle peut se porter l'esprit de rivalité de certains chefs, quand leur amourpropre est en jeu. M. de Sainte-Marthe, resté au Fort-Royal avec M. de l'Herpinîère, s'était hâté d'écrire la relation qu'il destinait à Colbert et l'avait confiée à son secrétaire chargé de la copier. Quand il s'agit de la faire partir, le secrétaire avoua qu'on lui avait dérobé minute et copie. M. de Sainte-Marthe fut obligé de recommencer son travail, et il explique qu'il le fit dans de mauvaises conditions, voulant malgré tout que sen rapport partît en même temps que celui de M. de Baas. Il ne faut pias s'étonner après cela que le gouverneur général ait écrit àu ministre : « M. de Sainte-rMarthe n'est pas mon ami. » Ce&érnier, au surplus, se borne à se plaindre, sans nommer son chef, duprocédé par lequel « on a voulu ternir sa gloire ». Il est vrai que les récits diffèrent entre eux sur certains


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