Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

Page 145

ET LA MARTINIQUE

139

III Nous voici en 1671. L'administration métropolitaine, revenue depuis sept ans déjà au système de l'exploitation des colonies par l'intermédiaire d'une Compagnie, a besoin d*être renseignée sur la contenance et la valeur des terres cultivées depuis le commencement de la colonisation française en Amérique... M. de Baas fait dresser avec le plus grand soin un état des propriétaires de la Martinique, indiquant l'emplacement et la mesure des terres possédées par chacun d'eux et l'usage qu'ils ont fait des concessions distribuées. Dans ce document, daté du 30 décembre 1671, et signé par M. Pelissier, directeur général de la Compagnie, M. Claude de Collart a deux articles. Le premier le désigne comme propriétaire à la paroisse du Port-Saint-Pierre, le long de la rivière du Carbet, d'un terrain de la contenance de 150,000 mètres carrés, où se cultivent la canne à sucre et le gingembre. 11 résulte du second article que ledit M. de Collart possède, entre l'établissement des RR. PP. Jacobins et la propriété de M. de Laubières (à la Case-Pilote), un autre terrain de la contenance de 500,000 mètres carrés, sur lequel existe une sucrerie avec moulin à bœufs. Il est planté « en cannes et en vivres », et une partie « en bois debout» reste à défricher'. 1 Le nom de la Case-Pilote, premier lieu d'établissement de Claude de Collart, ne figure pas dans ce recensement. La paroisse du Fort-Saint-Pierre s'étendait alors jusqu'au Fort-Royal. Elle comprenait le Carbet et la Case-Pilote, qui ne lurent desservies, comme paroisses proprement dites, que vers 1676, époque à laquelle d'ailleurs commencent les registres d'état civil conservés. On ne voit trace d'actes inscrits au Fort-Royal qu'à partir de 1680. Les habitants de la Case-Pilote — dans les commencements — allaient aux offices religieux soit à la chapelle du FortRoyal, soit à l'église du Carbet ou à celle de Saint-Pierre, si le Carbet n'avait pas de desservant. Il suit de là qu'en cas de recherche de très anciens actes de baptêmes ou de mariages sur cette partie de la côte martiniquaise, il convient de s'étendre (dans les registres) du Fort-Royal à Saint-Pierre, si l'on veut être sûr d'avoir fait une recherche complète.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.