Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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FRANÇOIS DE COLLART

royaume ne se permettant d'en savoir plus que le roi, l'envoyé n'a pu emporter de lettres de créance. M. de Baas espère de grands avantages de cette ambassade. Il à parlé d'un traité de commerce à dom Lopez « qui paraît homme de bon sens ». Celui-ci a fait cette réponse imagée : « Le roy de France est un coffre. Le roy d'Ardres est un autre coffre et je suis la clef de tous les deux. Mais, pour faire plaisir au roy de France, je vous promets que si le roy d'Ardres est aussi dur que du fer, je le rendrai aussi mol que la cire. » On a embarqué dom Lopez et son monde sur le navire La Bergère, capitaine Reauville, en partance pour Dieppe, lequel a mis à la voile à la fin de septembre 1670... Colbert répond à M. de Baas, le 21 décembre : « Le sieur Mathieu Lopez est arrivé icy et eust hier audience du roy et la doibt aujourd'huy avoir de la reyne... » Pauvre ambassade nègre! Et dire que s'il prenait envie au souverain d'Ardres actuel d'imiter son prédécesseur d'il y a deux cent vingt ans, le personnel de l'ambassade ne serait guère mieux équipé, tant le progrès a marché dans ces payslà. Singulier peuple ! II habite la Côte-d'Or et n'a pour monnaie que des « coquilles d'escargots », suivant M. de Baas, en réalité des cauris. En ces temps de nombreux traités sur la côte occidentale d'Afrique, il nous a paru intéressant de mentionner les dispositions d'un roi de Guinée envers la France, il y a deux siècles. M. de Baas gouverna trois ans avec M. Rools de Laubières, ancien capitaine dans les milices de la colonie, qui avait succédé à M. de Clodoré comme gouverneur particulier. M. de Laubières étant mort, M. de Sainte-Marthe (au sujet duquel nous aurons à nous étendre) fut nommé pour le remplacer.


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