Origines de la Martinique : le Colonel François de Collart et la Martinique de son temps

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FRANÇOIS DE COLLART

connaissait. Celui-ci ne l'accueillit avec empressement que pour le livrer au Commandeur, et, le 23 janvier 1646, le gouverneur de la Martinique entrait sous bonne garde dans la prison du château de Saint-Christophe. On espéra que M. de Poincy, dans l'intérêt de ses deux neveux qu'il affectionnait, ne prolongerait pas la captivité de Jacques du Parquet. Cet espoir fut déçu. Le Commandeur jugea plus habile de refuser l'échange que M. de Thoisy lui fit proposer avec insistance et le noble prisonnier demeura une année entière sous les verrous, comme son cousin de Saint-Aubin dont le malheur n'avait pas été moindre. Que se passa-t-il à la Martinique pendant cette année funeste?...

XIV

On ne peut se former une idée, sans avoir parcouru les documents, de l'inextricable enchevêtrement de séditions, de trahisons et de crimes qui se succédèrent aux Antilles, dans l'espace de douze mois, à partir du retour de M. de Thoisy à la Guadeloupe avec ses deux captifs. Dans cette confusion de faits, ne prendre que juste ce qu'il faut pour instruire le lecteur est une difficulté sans cesse renaissante... Il entrait dans la politique du Commandeur de susciter des troubles à la Guadeloupe et à la Martinique, afin d'empêcher le nouveau Gouverneur général de se fixer dans l'une ou dans l'autre de ces deux îles. Houël et de Poincy, tout en se détestant avec une certaine ardeur, s'entendaient sur ce point : évincer de Patrocles. Houël, qui craignait de Poincy, s'était fait livrer ceux qu'il appelait « les prisonniers d'Etat », Lonvilliers et Tréval. Par ce moyen, il se croyait assuré de tenir le Commandeur, afin que celui-ci ne troublât pas la Guadeloupe au delà de ce qui serait indispensable pour en faire sortir leur ennemi commun.


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