Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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LES ANTILLES AVANT

1789

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La littérature à tendances libérales, les doctrines des philosophes du XVIIIe siècle, avaient, aux colonies comme dans la Métropole, fait passer dans les esprits une soif de liberté. Toutes les classes de la population souhaitaient, à l'aurore de 1789, les grandes réformes qui s'annonçaient. Les blancs, grands ou petits propriétaires, représentant l'aristocratie et la richesse de l'île, espéraient les réformes que certains abus avaient signalées et ils s'alliaient aux idées nouvelles parce qu'ils ne pensaient pas qu'on oserait toucher à l'organisation politique ni attaquer leurs avantages et privilèges. A l'imitation de ce qui se passait en Angleterre et aux États-Unis, où les intérêts nationaux se discutaient librement par des mandataires élus par le peuple, ils désiraient avoir la liberté d'élire des députés pour traiter de leurs intérêts, mais ils n'associaient pas dans leur désir les gens de couleur libres dont la prétention de jouir de droits politiques leur paraissait inadmissible. Les hommes de couleur, tenus en marge de la société, conservaient secrètement dans leur cœur un vieux levain de haine et de jalousie et applaudissaient aux maximes des


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