Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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LES

ANTILLES AVANT

1789

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Ils vivaient dans un tel état de misère, sans soins, que leur vie laborieuse était calculée à quinze années seulement. Pour oublier leur liberté perdue, ils chantaient au milieu des travaux les plus pénibles et le soir jouaient du tam-tam. Tous les nègres ont le don de la musique et de la danse. La « biguine », cette danse fougueuse, aux attitudes lubriques, indiquant l'ardeur des désirs, n'a-t-elle pas fait la conquête de Paris, lors de la dernière Exposition Coloniale? Avec la musique et la danse ils se consolaient de tout. Superstitieux et fanatiques à l'excès, ils employaient souvent (comme de nos jours) des poisons végétaux pour se venger des mauvais traitements subis ou pour satisfaire leur jalousie (les piaïes). L'état de nature dans lequel ils vivaient, les laissaient sans souci du passé, sans inquiétude du lendemain, pas plus pour eux que pour leurs enfants, et aujourd'hui encore la religion n'a pas été assez puissante pour les déterminer au mariage.

Les établissements français aux colonies avaient toujours été l'objet de grandes faveurs des rois. Les chefs d'une colonisation


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