Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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VICTOR

HUGHES

AMOUREUX

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« A ces mots qu'il accompagna de beaucoup d'expressions injurieuses, il jeta sur mo1 un regard terrible qui en disait plus que tous ses propos, et disparut. » « Dieu ou tyran de mon pays, m'écriai-je, si tu comptes te venger de moi par là, je suis bien aise de te dire que ta vengeance est manquée. Mes sentiments pour toi sont, en effet, tels que tu dis, et d'après cela tu peux croire que je n'aime et ne recherche guère les dîners où il faut s'asseoir à tes côtés ou à ceux de tes représentants. » « Je fus heureux sans doute qu'il ne m'entendît pas et que ma voix n'eût pas frappé les oreilles d'un de ses satellites. J'avais osé répondre et c'était un crime. Il m'eut été ordonné d'aller au fort et je frémis au bruit des baïonnettes et aux outrages possibles de ces hommes égarés. » Mais Victor Hughes était attisé par le désir. Il voulait la posséder coûte que coûte. Un jour, des soldats, sur son ordre, pénétrèrent dans la demeure de cette amie qui recevait ses confidences. De force elle est entraînée au quartier général. En apprenant cette arrestation, Mme de Lacroix, n'hésite pas à demander audience au scélérat, maître de l'heure, et à user de ses charmes pour sauver son amie. A son apparition, un trouble insensé agite


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