Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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VICTOR

HUGHES

fuient avec épouvante et aucune d'elle ne m'a jeté le mot d'espoir 1 ». Elle refuse ses invitations à dîner, désirant éviter jusqu'à ses conversations. « Les dîners du despotisme », écrit-elle à une amie. Et dans une autre lettre : « Je vis venir de mon côté cet homme dont la face sombre et bouleversée porte la trace de tous ses crimes, de tous ses vices et de toutes ses cruautés. Un monstre sous la forme humaine, une bête fauve au regard illuminé d'éclairs et ce regard exerce une fascination fatale sur les personnes sur lesquelles il tombe. Un regard qui donne la mort! » « Sa démarche était dédaigneuse et incertaine, son vêtement moitié oriental et moitié français. Accoutumé à le voir, dans la rue, je tus moins étonnée qu'affligée de sa rencontre. Il m'aperçut et, à l'instant, l'indignation et le dépit se peignirent dans tous ses traits. Je sais, me dit-il, que tu penses mal de moi; que ma présence t'importune, que je te déplais, que tu me hais enfin. Pour te punir de cette insolence, j'ai inspiré à ceux qui me représentent dans ton pays et qui me sont les plus dévoués de te priver de leur protection, de te traiter avec hauteur,de ne jamais plus te prier à leurs dîners. Prends garde à ma vengeance. » 1, Lettres authentiques.


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