Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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VICTOR

HUGHES

AMOUREUX

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devant « grande dame ». Il épousa la deuxième, la citoyenne Louise Charlotte Marie-Anne Angélique Jacquin, une Martiniquaise. Ce qui prouve qu'il n'échappa pas aux charmes de la créole des Antilles. La beauté et la grâce de la femme créole ont toujours été renommées. Un contemporain de l'époque de Joséphine nous trace d'elle un portrait charmant : « La femme créole est dédommagée du coloris brillant des Européens par une blancheur et une délicatesse de traits séduisantes, par une tournure et une taille qu'on ne trouve nulle part aussi sveltes ni aussi déliées; par une certaine indolence et un laisser-aller ravissants. Sans être parfaitement belle, sa figure fine porte une expression de douceur, qui va droit à l'âme et son accent, dénué d'afféteries lorsqu'il n'est pas traînant, respire l'innocence et la candeur. Son abord timide, même froid avec les étrangers, est fier avec ses inférieurs et très familier avec ses égaux; elle est douce et bonne à l'extrême, et sait répandre beaucoup d'agrément dans la société intime. « L'amour étincelle dans ses yeux, elle possède au dernier degré le talent de rappeler le tribut que les hommes doivent à la beauté, et, quoique naturellement coquette, elle s'attache vivement à celui qu'elle a choisi, en est


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