Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

Page 278

262

VICTOR

HUGHES

« Allons enfants de la Patrie Le jour de gloire est arrivé »!...

C'est en chantant les strophes émouvantes de Rouget de 1' Isle que les Marseillais entrèrent dans la capitale, le 27 juillet 1792. Les gardes-nationaux, les enfants, les femmes étaient allés à leur rencontre. Leurs figures hâlées, leurs yeux de feu, leur coiffure phrygienne, les branches de verdure, dont ils ombrageaient leurs bonnets rouges, tout cela frappait les imaginations, moins encore que les strophes enfiévrés qu'ils chantaient, rythmées par le son de leurs tambours : « Aux armes, citoyens »... Le lendemain, tout Paris chantait la Marseillaise. On lui donna ce titre parce que le chant venait des rives ensoleillées du Midi. Le nom est resté. Clamée dans tant de batailles, elle revenait chaque fois grandie, bronzée, plus robuste et plus formidable et aujourd'hui, un siècle et plus après qu'elles ont été écrites, ces trente mesures, il n'y a pas de front qui ne se découvre quand elles sont entendues; il n'y a point de cœur qui ne frémisse. Et, par la terre entière, elles sont saluées comme le thème vengeur de toutes les injustices, l'espoir de tous les opprimés 1. 1. G. Lenotre. D'une révolution à l'autre.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.