Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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LES CORSAIRES DE LA GUADELOUPE

de « moëdes » et les ouvraient sur le pont. A pleines pelles, les canonniers puisaient dans le tas et bourraient leurs pièces de ces ecus tout reluisants qu'ils envoyaient avec des cris de joie à l'ennemi. Toutes les pièces tiraient maintenant à la fois et arrosaient les Anglais de la plus étrange mitraille qu'on eût jamais vue dans les îles. Les « moëdes » crevaient la coque du navire ennemi, décimaient les Anglais étonnés de cette pluie d'or qui emportait bras et jambes, tandis que riaient les gens de la Thérèse. Un ordre bref et les hommes montent dans les haubans pour s'apprêter à l'abordage, les grappins accrochent l'ennemi et la lutte suprême a lieu. Tous les Anglais sont tués. Les vainqueurs poussent alors un même cri : « Vive le capitaine Moëde! » Antoine Fuet entra triomphalement dans la rade de la Pointe-à-Pitre, traînant à la remorque le brick de guerre anglais, son équipage enthousiasmé répétant en chœur : «Vive le capitaine Moëde! » Le surnom lui resta. De la coque du brick capturé on tira mille hui t cent treize écus de bon aloi et les chirurgiens parvinrent à retrouver dans le corps des Anglais morts plus de trois cents autres pièces à l'effigie du roi de Portugal. Antoine Fuet a été le premier des Corsaires sous la période de Victor Hughes et resta touVICTOR HUGHES

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