Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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VICTOR

HUGHES

leurs processions. On la dansait sur un échafaud pendant la messe de Noël, dans les Eglises. On ne peut pourtant pas dire qu'elle convienne aux Saints Mystères 1. Voici comment elle se dansait alors : « Sur deux lignes les danseurs se présentent face à face, les femmes d'un côté, les hommes de l'autre. Les tambours et les bayous font un grand cercle alentour. Un chanteur s'avance un peu dans le cercle et improvise une chanson, le plus souvent du genre satirique, sur tel événement qui lui convient. Les spectateurs reprennent en chœur le refrain en frappant l'une contre l'autre leurs paumes ouvertes avec le plus grand bruit qu'ils puissent faire. Pendant ce temps les deux groupes de danseurs et de danseuses, se tenant par le bras en deux chaînes, s'avancent l'un vers l'autre et reculent ensuite en mesure, un peu comme on le fait dans l'Allemande, jusqu'à ce qu'un accord frappé par les instruments et le roulement du tambour les poussent l'un contre l'autre et leur fassent donner à leur vis-à-vis de grands coups de ventre et de cuisses, comme s'ils cherchaient à s'unir charnellement. Ils se séparent ensuite et recommencent leur pantomime aussi longtemps que le signal ne se reproduit pas. Dès 1. De nos jours, la biguine a fait la conquête de Paris.


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