Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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LA GUADELOUPE SOUS VICTOR HUGHES

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tants de Sainte-Lucie, nommant Martinez commandant en chef des forces armées dans la dite île. Il était convenu que le Cincinnatus resterait en vue des côtes jusqu'au signal donné par les conjurés pour le débarquement des munitions dont ces derniers avaient surtout besoin. Lambert débarqua à l'Anse du choc, où l'attendait Martinez, et aussitôt, avec une centaine d'hommes, se rendit au Marigot à la Roche, où devait avoir lieu le débarquement. Malheureusement, le Cincinnatus, reconnu et pourchassé par l'ennemi dut se retirer et rallier la Guadeloupe. Livrés à leurs maigres forces, les conjurés se décident à esquisser une attaque sur la ville de Castries, afin de créer une diversion, et le stratagème réussit. La campagne environnante entre la Soufrière et le Vieux Fort ayant été libérée des soldats anglais, Lambert fit afficher partout la proclamation de Hughes, annonçant la liberté aux citoyens noirs et de couleur et faisant appel à leur dévouement pour « concourir au bonheur et au maintien de la République. » Le 23 ventôse, après lui avoir prêté solennellement le serment de fidélité, les habitants se répandent dans les plantations en poussant des cris répétés de « Vive la République ». Des larmes de joie coulent de tous les yeux.


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