Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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VICTOR HUGHES

tionnc Cours Nolivos. A Pointe-à-Pitre, l'horrible instrument avait tout d'abord été installé sur la place du Marché, mais le sang qui n'avait pas d'écoulement s'y amassait et infectait l'air. Hughes ]e fit transporter sur la place de la Victoire, et dresser face à la mer, une rigole ayant été creusée pour laisser couler le sang. Des maisons environnantes on entendait constamment et distinctement le déclenchement de la machine. Les blancs propriétaires, effrayés, se réfugient dans les colonies voisines, à Trinidad principalement. Certains vont jusqu'à la Nouvelle Orléans où l'on retrouve encore une belle colonie de « créoles ». Ceux qui n'avaient pas les moyens de fuir gagnent les forêts de l'île. Ils sont vite dénoncés, arrêtés et conduits avec femmes et enfants dans les prisons qui ne sont que des antichambres de la mort. Les malheureux esclaves qui, attachés à leurs maîtres, les ont suivis, subissent le même sort. Les dénonciations se multiplient,la guillotine ne chôme pas. Plusieurs communes avaient des noms religieux, Hughes les fait changer. Sainte-Rose devient « Tricolore »; Saint-François « Egalité »; Sainte-Anne « Fraternité ». Port-Louis est remplacé par « Port Libre » et Pointeà-Pitre par « Port de la Liberté ». Ces déno-


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