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VICTOR
HUGHES
résolution héroïque touche les émigrés qui décident de ne pas abandonner le général anglais. Il est curieux de noter que le général Prescott qui se trouvait à Basse-Terre avec des forces considérables ne vint pas à l'aide du malheureux Graham, pour tenter tout au moins une diversion; de même que la flotte, mouillée devant la Pointe-à-Pitre, ne prêta aucun concours à l'infortuné général. Cette inaction incroyable, dont Hughes sut tirer profit, allait précipiter la catastrophe. Le 6 octobre (15 vendémiaire), le général Graham dont les troupes sont décimées par la fièvre jaune, fait demander un armistice. Hughes répond par une sommation de capituler « dans un délai de quatre heures ». Graham réunit un Conseil de guerre qui reconnaît ne plus pouvoir tenir. Les Anglais acceptent de capituler; ils demandent seulement des conditions favorables pour les émigrés français qui ont combattu avec eux. Hughes accorde aux Anglais le droit de se retirer sur leurs vaisseaux « prisonniers sur parole », mais exige que les émigrés lui soient livrés « pour subir la rigueur des lois contre les traîtres à la patrie ». Le général Graham insiste, Hughes finit par accorder une exception pour « ce qu'une chaloupe pourra contenir ». Graham accepte. C'est