Grandes figures coloniales I : Victor Hughes, le conventionnel

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VICTOR

HUGHES

qui faisait frissonner. Sans éducation, son langage était grossier, ignoble et sorti de bas, porté haut par le flot démagogique. A l'encontre de beaucoup des hommes de la Révolution, tel Robespierre qui parlait couramment l'anglais, il ne connaissait aucune langue étrangère et avait surnommé les Anglais, « les Goddams ». Il eut toujours la haine jalouse des parvenus pour ceux, qui étaient arrivés avant lui. En fin de compte, c'était un odieux scélérat, puisque ses opinions politiques étaient si peu sincères qu'il n'hésita pas à changer de cocarde et à rétablir en Guyane l'esclavage qu'il avait aboli à la Guadeloupe. Mais un scélérat doublé d'un organisateur incontestablement de premier ordre, capable par son énergie, son indomptable courage, sa prodigieuse activité et sa fermeté opiniâtre, de résoudre les problèmes les plus difficiles et de conduire les hommes à la victoire. Sans nulle connaissance de la guerre et de l'administration, il fut un grand général et un gouverneur remarquable.

Jeune, Victor Hughes avait embrassé la carrière maritime. Il voyagea aux Antilles, à


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