Belain d'Esnambuc et les Normands aux Antille

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BELAIN D'ESNAMBUC ET LES HISTORIENS.

Après Le bonheur de s'employer soi-même aux grandes choses, il n'est pas de jouissance plus vive que de rendre, et surtout de

re rendre justice à ceux qui ont appliqué leur vie en-

tière à des actes utiles et féconds.—Il y a là pour certains esprits comme la satisfaction d'un besoin impérieux, parce qu'il leur parait l'accomplissement d'un devoir. Cette raison, une de celles qui, à mes yeux, élèvent l'étude de l'histoire au-dessus des plaisirs que donnent les enseignements de la science et le talent de les exposer ; — cette raison m'engageait, dès 1849, à rechercher la solution d'un problème, que m'offraient plusieurs documents, trouvés par moi aux archives du Ministère des Affaires étrangères. Ce même motif m'a porté, en 1860, après avoir entièrement résolu ce problème, à m'adresser à MM. les administrateurs de la Seine-Inférieure, chargés du soin de conserver le souvenir des hommes qui ont honoré le pays, pour leur demander une table de marbre, sur laquelle une inscription commémorative consacrerait dans son lieu de naissance la mémoire du fondateur des premières colonies françaises aux Antilles sous le cardinal Richelieu. Après quatre voyages en Normandie faits, le premier en 1851, les autres en 1855, j'avais acquis la certitude entière que l'histoire jusque-là avait commis à l'égard de ce personnage eminent use erreur, qui n'était rien moins qu'une substitution de nom de famille et de lieu de naissance, c'est-à-dire l'effacement complet de la personnalité. A en croire les historiens des Antilles, celui qui fonda nos colonies dans cet archipel en 1626, au compte d'une Compagnie


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