Belain d'Esnambuc et les Normands aux Antille

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II

d'Esnambuc. Mais deux raisons m'obligent à renvoyer pour les faire connaître à un livre que j'achève. Je ne pouvais d'abord ajourner davantage mes remercîments aux hommes qui m'ont soutenu dans la consécration des vérités principales que j'ai découvertes sur ce point de notre histoire ; d'un autre côté, le besoin d'appeler à mon aide, par un premier acte de publicité, les familles ou les érudits qui pourraient posséder certains papiers que j'ai inutilement cherchés ne m'a pas permis d'attendre jusqu'à l'impression du livre dont je viens de parler. Cet ouvrage n'est d'ailleurs lui-même qu'une petite partie d'un grand ensemble dont j'ai, pendant vingt ans, amassé les matériaux; il me reste maintenant à les utiliser. L'étude qu'on va lire est un engagement définitif dans cette voie ; or, avant de se mettre en marche pour une entreprise dont la longueur et les difficultés sont évidentes, il peut paraître sage, quelque confiance que l'on ait en la Providence, de s'assurer un petit coin où l'on trouve à son égard et où on laisse de soi, autant qu'il est possible, un souvenir affectueux. Comme cette notice le montrera, j'ai choisi, moi, mon coin dans Allouville, près de l'ancien royaume d'Yvetot. En 1589, Henri IV, combattant près de l'Etat des Chenu et des Du Bellay pour conquérir le royaume de France, disait à peu de distance de la terre natale du fondateur de la puissance française aux Antilles, de qui j'ai à parler ici : « Si je ne suis roi de France, je serai au moins roi d'Yvetot. » — A son exemple, peut-être pourrai-je espérer que, si, à cause des mêmes difficultés que je n'ai cessé de combattre jusqu'aujourd'hui, Dieu ne me permet pas de parcourir dans


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