Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 74 — Le procureur de Saint-Pierre se proposait, par une culture intensive, de récolter en abondance, à la Dominique, le magnoc, le sucre, lé thé, l'indigo, le cacao, le mil, les pois et autres denrées des Iles du Vent. Des récoltes merveilleuses justifièrent bientôt la hardiesse de ses travaux agricoles 1 : il devint aux yeux de tous, le plus intelligent des colons, le plus heureux des agriculteurs.

Il ne suffisait pas de recoller; il fallait mettre les récoltes a l'abri. « L'habile cultivateur construisit un bâtiment, qui passa pour un chef-d'œuvre de 1 art et réunit à la plus grande solidité tous les avantages et tous les agrémens que l'on peut désirer dans un ouvrage de ce genre. Cette seule bâtisse lui coûta plus de trois cens mille livres... Elle fut élevée1 à trois lins également utiles : l"atin d'y travailler le magnoc. farine du pays, qui sert de nourriture aux noirs: 2" pour v recueillir le calîé et le cacao; 'A" enfin, dans le cas que l'île contentieuse devint quelque jour l'apanage de la France, pour y faire la fabrication du Sucre2. Les compartiments y furent ménagés avec une intelligence admirable, et les proportions s'y trouvent si bien observées, qu à très peu de frais, ce serait, de toutes les sucreries de l'Amérique, la plus belle, la plus commode et la plus solide » :;.

Avant d'aller plus loin, une question se pose. Le P. Lavalette n'eût-il pas dû se borner à améliorer les terres l. Mémoire sur le P. Lavalettc Arch. gén.,S.J). l. On n'y établit pasde sucrerie, parce que cette sorte de bien esl considéré comme un immeuble ; ce qui ne se dit point du calle, coton et cacao ». (Note de la Lettre du commerçant, p. 11). .'t. Lettre du commerçant de la Martinique, pp. 10 el II.


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