Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 67 — Les constructions s'élevèrent rapidement. « Rien ne languissait ; trois ou quatre maisons étaient bâties en même temps ; l'habitation de Saint-Pierre se réparait. Rien ne manquait, tout était fourni à temps et à propos, les entrepreneurs, les fournisseurs, les ouvriers payés d'avance 1 ».

Dix maisons uniformes furent bâties sur le bord de la rivière Saint-Pierre. « Gomme chaque maison fut d'abord louée 3.000 livres, cet empressement de la part des locataires fit concevoir au procureur le dessein d'en construire deux autres beaucoup plus grandes et plus commodes. La première fut élevée dans le voisinage de l'intendance, et se loua 10.000 livres. La seconde, faite sur le même modèle près de l'hôpital, fut également louée 10.000 livres 2 ». Les nouvelles maisons à loyer rapportaient donc un maximum de .'iO.OOO livres :{. C'était une augmentation départ de M. Cazotte laisse vide en partie. .J'ai déjà l'ait mon marché avec les Jésuites. Il m'en coûtera mille écus pour une maison semblable à celle de Clignaneourt où il n'y a ni cour ni jardin et fort peu de logement. Encore les RR. PP. font-ils valoir le sacrifice. Il y en a une plus convenable, mais on m'a parlé de deux mille écus, ce qui est exorbitant, vu les autres dépenses que l'on a à faire, et auxquelles les appointements, gratifications, etc., peuvent à peine suffire > [Arch, col., corresp. gén. de la Martinique, vol. 59). 1. Mémoire justificatif. — Le P. Lavalette y dit « qu'en payant d'avance il était sûr d'avoir un quart de bénéfice ». 2. Lettre d'un négociant de la Martinique, écrite de Saint-Pierre, à M. B..., à Lyon, le 5 août 1759, p. 11. 3. « L'argent de la Martinique perd un tiers, quand il est transporté en France : personne ne l'ignore. Ainsi neuf mille livres des colonies n'en valent que six dans ce royaume » (Plaidoyer pour le syndic des créanciers des sieurs Lioncy frères et Gouffre, négociants à Marseille, contre le Général et la Société des Jésuites, par M'' le Gouvé, avocat, p. :\<. — Dans son Mémoire, le P. Lavalette dit : « Cinq livres de la Martinique valent un écu romain ; cinq mille livres valent mille écus ».


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