Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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relle et spirituelle, toutes les fonctions curiales. Il avait été fait sans pouvoir légitime et contre l'institut de la Compagnie. Mis au courant de ce qui s'était passé, le Général Nickel écrivit, le 27 avril 1654, au provincial de France, Louis Cellot, que le contrat était nul, mais il autorisait les missionnaires a administrer les paroisses, tant qu'il n'y aurait pas aux îles de prêtres séculiers, par devoir de charité et non à Litre de justice '. Le provincial transmit au P. du Vivier, supérieur de la Martinique, les volontés du Général. Elles furent exactement suivies. On renonça même, en 1664, à la desserte des trois paroisses du Carbet, de la Case et du Prêcheur, pour ne conserver que celle de Saint-Pierre, ex charitate 1. Voici la lettre du R. P. Nickel : « Cum ex quorumdam litteris nuper intellexi Patrem Antonium Barré in insula Martinicæ iniisse contractum quemdam cum illustrissimo prédicte insulæ gubernatore, quo promittit vel obligat se vel unurn aliquem è noslris ad parochi munus illic obeundum ad aliquod tempus, donee scilicet adsint sa;culares aliqui sacerdotes, per quos illud obi ri possit. Gratulatus sum equidem tanto illustrissimi gubernatoris zelo pro illius insulie animarum salute procurandà ; at simul etiam improl)avi quod contractus ille sine légitima potestate et contra societatis institutum initus fuerit, cum nostri civilem obligationem ad fundationes curiales contrahere minime possint. Verum huic malo peropportunum occurrit remedium, quod illustrissimo gubernatori minime improbatum iri confido. Jubeo enim ut quod Nostri, si contractus valuisset, ex justitin debuissent, hoc ipsum ex charitate prrestent, donee ilia insula suos parochos habeat sœculares, ratus id brevi futurum. Ilujus itaque mandati nostri executionem R^ V» ejusque successoribus commendo. » L'ordre du Général arriva à la Martinique en 1655, mais, dit le P. Grillet dans une lettre de 1663, latuit diu privates. Toutefois, quoique le contrat fût nul, on continua à administrer les quatre paroisses, ex charitate et non ex justitiâ. 2. Le 1er août 1664, le P. Grillet écrivait de la Martinique au R.P. Oliva : « Derelictis quidem tribus parécus, quartœ iterum, sed ex sola proximi charitate, quoadusque sacerdotum numerus sufficiat inservimus ». C'est à partir du 4 mars 1664 que les Jésuites cessèrent de desservir le Carbet, la Case et le Prêcheur. Le P. Grillet en


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