— 19 — que nous prenons pour les engager doucement a demander le baptême quand ils arrivent dans nos îles. Notre
premier
soin est de les mettre entre les mains d'autres Noirs qui soient de leur nation, déjà baptisés et instruits. Ces nouveaux venus, à la vue de gens qui parlent leur langue, qui, comme eux, ont été enlevés de leur pays, qui, comme eux, sont esclaves, et qui cependant paraissent joyeux et contents, à cette vue déjà leur étonnement et leur chagrin diminuent, ils s'apprivoisent peu à peu, ils écoutent volontiers leurs pays (ainsi nomment-ils les noirs de leur nation), et, sans se défier d'eux, ils écoutent ce qu'ils leur disent de
La religion
et
insensiblement
ils
s'accoutument à
entendre parler de Dieu. « Ceux-ci, partie zèle, partie pour plaire aux Pères, partie charité pour leurs
compatriotes, leur
enseignent
leurs
prières, ils les conduisent à l'église et au catéchisme, les font assister à la messe, leur font remarquer les cérémonies et tâchent de leur donner le plus d'idée qu'il leur est possible de été
bêtes
la
religion, comme
leur
eux.
ils
répétant sont
souvent
devenus
qu'ayant
enfants
de
Dieu ; ainsi, à force de les assiéger, pour ainsi dire, par leurs raisons, par leur exemple, par leurs imitations, ils les engagent à demander le baptême. Ainsi disposés, ils les amènent au Père qui a soin des Nègres. Celui-ci les ayant vus. les met entre les mains d'un des Nègres catéchistes qui, tous les dimanches et fêtes, ont soin d'enseigner dans l'église... Le Père, qui a sur le catalogue, les noms de tous les noirs et surtout des prosélytes, qui connaît leurs maîtres, les
examine
lui-même, les console, les
caresse, et
leur
donne enfin le baptême quand il les trouve bien disposés et bien désireux de le recevoir. Le baptême des adultes se fait trois fois l'année avec beaucoup d'appareil.