Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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III

Après avoir raconté la mort des deux Jésuites, l'auteur de la Relation ajoute: Leur sang sera une semence féconde de christianisme Il le fut, en elfet. Les Caraïbes, toujours surexcités, pillèrent ou brûlèrent les cases des Français, et partout où ils les rencontrèrent, à Saint-Vincent, à la Dominique et à la Grenade, ils les massacrèrent. Le général du Parquet, alors gouverneur de la Martinique, marcha contre eux. La répression fut prompte, énergique, sans pitié. Les sauvages demandèrent la paix. Le gouverneur l'accorda, mais à la condition qu'ils lui donneraient en otage deux de leurs capitaines, et qu'ils recevraient chez eux en échange deux missionnaires : « il s'arrêta à ce projet, parce qu'il avait beaucoup d'inclination pour la conversion de ces pauvres barbares » Les Jésuites se rendirent aussitôt au carbet des sauvages, et, cinq ans plus tard, le lo décembre 1660, le P. du Vivier, supérieur de la Mission des îles, écrivait au général de la compagnie, Goswin Nickel, que les Caraïbes venaient par bandes de Saint-Domingue à la Martinique entendre la parole du missionnaire, que beaucoup d'entre eux les attendaient dans leurs îles, qu'ils n'avaient pas horreur du baptême, qu'ils étaient même affectionnés aux Pères 3. La suite 1. Relation du P. Pelleprat, chap. VIII. 2. Ibid. 3. « Tandem Deus aperuit portam Evangelii apud Barbaros, qui turmatim nos adeunt ex insula sancti Dominici. Multi alii nos expectant, non abhorrent à baptismo et animurn gerunt propensum erga nostros ». (Ex insula martinicâ).


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