Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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les travaux continuels et excessifs dont on s'y trouve accable en sont la véritable raison. » Enfin on lit au même chapitre: « Gomme les habitants de ces lieux ne voient que fort rarement des prêtres, ils leur donnent bien du travail quand ils en ont— Un seul prêtre y travaille autant que sept ou huit en France. Aussi les travaux de ces missions y sont si rudes, que les Pères qui y ont été employés jusqu'à présent en sont revenus malades, et quelques-uns même y sont morts. »

Ce fut « dans ces emplois de charité que les Pères Louis Conard et Jacques de la Vallière finirent glorieusement leurs jours : celui-là à Saint-Christophe, et celui-ci dans l'île de Sainte-Croix. L'un et l'autre avaient servi très utilement le prochain ; car s'y étant rencontrés dans un temps où beaucoup de personnes mouraient d une maladie contagieuse et populaire, ils s'y abandonnèrent au service des corps aussi bien que des âmes, se tenant jour et nuit au chevet des malades, auprès desquels ils remplissaient les conditions les plus humbles L'infection des cadavres et la malignité de la maladie, dont ils voyaient tous les jours mourir tant de personnes étaient plutôt un attrait qu'un obstacle à leur zèle. Ces excès de charité achevèrent leur couronne ; ils moururent enfin dans les exercices de cette belle vertu » 1.

Après ces martyrs de la charité, vinrent les martyrs de la foi. Les Caraïbes, maîtres des îles avant l'arrivée des Européens, furent en majeure partie contraints par les nouveaux 1. Relation

, chap. IV.


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