Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 237 — 6 août, dans un arrêt, dont le texte pourrait former un volume, il déclare la Société définitivement dissoute et déchue de tous droits ; ses membres doivent vider tous les établissements qu'ils occupent. Cet arrêt fut suivi de plusieurs autres destinés à en assurer l'exécution, à laquelle du reste, rien ne s'opposa. L'histoire a rendu, elle aussi, son arrêt sur cette monstrueuse sentence du Parlement de Paris, où l'hérésie, l'incrédulité et la haine se sont unies pour détruire un ordre qui par ses services avait bien mérité et de la France et de l'Eglise ; et c'est le publiciste protestant, Schœll, qui s'est chargé de le rédiger dans cette phrase expressive : « L'arrêt du G août 1702 porte trop visiblement le caractère de la passion et de l'injustice pour ne pas être désapprouvé par tous les hommes de bien non prévenus1. »

En résumé, l'appel maladroit au Parlement de Paris des sentences consulaires, la condamnation de Lavalette et de ses supérieurs comme responsables, enfin l'examen officiellement ordonné des constitutions de la Compagnie, aboutirent à l'arrêt de proscription des Jésuites en France. Fautil croire que cette immense catastrophe aurait été évitée, si les Jésuites n'eussent pas décliné la juridiction du Grand Conseil, auquel étaient attribuées les causes de tous les réguliers ? « Le Grand Conseil qui devait son importance, dit Sénac de Meilhan, à l'attribution des affaires ecclésiastiques, avait des égards pour eux ; et lorsqu'il prévoyait une maurejeté. La Cour n'osa ou ne voulut pas les soutenir, n'étant plus forte

contre les formes des

pas la

Parlements qui avaient pris le

dessus. » 1. Cours d'histoire des Étals européens, t. XL, p. 53.


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