Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 230 — crainte ; cet acte déconsidéra les signataires, il ne sauva pas la Société 1.

Le P. de la Croix ne sortit d une difficulté que pour entrer dans une autre. La Commission du Conseil, qui semblait établie pour protéger les Jésuites contre les envahissements arbitraires du Parlement, lui avait créé celle de la déclaration ; ce différend réglé, elle lui suscita encore celle du décret sur le tyrannicide. Comme on l'a vu plus haut, le Provincial s'était nettement prononcé contre cette doctrine, et par un acte solennel devant notaire, et par deux lettres, l'une à Louis \ Y, l'autre au cardinal de Luynes. De son côté, le Général l'avait expressément condamnée dans une lettre au Roi du 28 octobre. Le Roi n'avait pas caché sa pleine satisfaction à la lecture de cette lettre, et, depuis lors, le silence se fit autour du décret de la Commission, pour quelque temps du moins, car il est dans la destinée de la Compagnie de voir, à certaines époques, des questions qu'on croyait définitivement enterrées, ressusciter opportunément à une heure inattendue et comme par enchantement.

La Commission, ayant enfin compris ou feint de comprendre que le Général ne pouvait approuver une déclarat. La déclaration signée à Paris fut acceptée et signée par un assez bon nombre de Pères des collèges et résidences en province ; soit telle quelle, soit avec de légères modifications. La province de Guyenne refusa de la souscrire et en rédigea une autre, qui condamnait le tyrannicide, mais ne faisait aucune mention des quatre articles. Les ministres et les commissaires s'en montrèrent fort mécontents. On trouvera cette déclaration à la p. 191 du t. II, Clément XIII et Clément XIV. Le P. Nectoux était alors provincial à Bordeaux.


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