Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 220 — déclaration, signée le 19 décembre 1701, par le P. de la Croix, provincial, et par cent seize Jésuites de Paris. Quelques lettres inédites, que nous avons découvertes dans nos archives, répandront un nouveau jour sur cette question. On se rappelle que Louis XV avait chargé unecommisJ sion du Conseil d'étudier l'affaire des Jésuites, ou plutôt leur Institut. M. de Flesselles en fut nommé rapporteur. Pendant quelques mois, cette commission lit assez peu parler d'elle. Enfin, A ers la fin de septembre 1701, le rapporteur manda le P. Henri Griffet et lui remit pour le P. de la Croix, provincial, deux pièces importantes, toutes deux rédigées par ordre de la commission et revues par elle : Un décret sur le tyrannicide, interprétatif du décret du général Aquaviva, et une déclaration sur les quatre articles de 1G82, relatifs aux libertés de l'Eglise gallicane. Selon le désir des commissaires, le P. delà Croix envoya, dans les premiers jours d'octobre, au général Ricci le Décret sur le tyrannicide pour être approuvé et signé par lui, puis signé par les religieux de la Compagnie en France. Le Décret ne défendait pas seulement de soutenir en public ou en particulier, dans l'enseignement, dans une consultation, dans les écrits, qu'il est loisible de tuer les rois ou les princes, il exigeait encore des signataires une créance, une persuasion intérieure. Cette créance était exprimée par le mot sentire, dans le décret rédigé en latin '. Le P. de la Croix lit observer à M. de Flesselles, dans une lettre du 30 septembre, que le mot senlirc devait être retranché du décret, s il tenait à le faire approuver du Général, YËgli&e universelle ayant seule lé droit de commander 1. Clément XIII et

Clément

XIV, t. II, p. 182.


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