Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

Page 234

— 216 — ci-dessus fixées ; et aux parents tuteurs et autres de les retirer ou faire retirer ». Quiconque se permettrait de contrevenir à ces ordres ou défenses, devait être poursuivi suivant la rigueur des lois. Le 7 août, le bourreau lacéra et brûla au pied du grand escalier de la cour du

palais,

les ouvrages mentionnés

dans le second arrêt.

Ces deux arrêts du 6 août, outre qu'ils étaient particulièrement odieux, témoignaient d'un mépris manifeste delà volonté royale. Dans sa déclaration

du 3, le Roi avait

défendu au Parlement de statuer pendant un an, même provisoirement ; et trois jours après, le Parlement enfreignait cette défense par des arrêts que « le public, dit Burtin, après un premier mouvement de surprise et d'indignation, regarda comme un prodige de fureur, de délire et d'extravagance l». La Reine, le Dauphin, la famille royale et le chancelier,

Guillaume de

Lamoignon,

effrayés

de tant

d'audace, sollicitèrent du ?*oi avec vivacité la cassation de ces arrêts '2. Le roi, toujours faible et hésitant, se décida enfin, après trois semaines de réflexions, à une nouvelle intervention. Le 29 août, par lettres patentes, où il n'eut pas le courage de glisser un mot de blâme ou de mécontentement,

il prescrivit à la cour de justice de surseoir,

pendant un an, à l'exécution des deux arrêts :î. Pour toute 1. Précis hist., p. 391. •2. Ibid. 3. Lettres patentes du 29 août : « Nous nous sommes fait rendre compte en notre conseil de ce qui nous a été remis par notre premier président conformément à votre arrêté du 6 de ce mois, et la connaissance que nous en avons prise par nous-même nous a confirmé de plus en plus dans la résolution où nous étions de nous occuper avec l'attention la plus sérieuse et la plus suivie de tout ce qui peut


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.