Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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- 20!) — Le Parlement avait préparé lentement, mais avec un soin minutieux,

l'attaque et La destruction méthodique de la

Compagnie. L'heure était venue de l'exécuter. N'ayant plus à craindre l'opposition du Conseil, assuré de L'appui de ses principaux ministres

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et de La marquise de Pompadour,

fort de la faiblesse du Roi, il entra en campagne le 17 avril 1761. Un arrêt, daté de ce jour, ordonna aux supérieurs des maisons de Paris de déposer, dans trois jours, au grelFe de la Cour, un exemplaire de l'institut, imprimé à Prague en 1757. Voici à quelle occasion. Les Jésuites avaient fait appel des sentences consulaires de Paris et de Marseille, en prétendant que les maisons de l'ordre n'étaient pas responsables des fautes commises par la Mission de la Martinique, que le P. Lavalette avait fait le commerce à l insu prince, le duc de Choiseul sentit le besoin de se justifier d'avoir été l'instigateur de la perte de la Société. Mais ses actes parlaient plus haut que ses déclarations intéressées et sans preuves. — Aucun historien honnête et indépendant ne s'est laissé prendre à sa justification un

peu tardive, pas même le protestant Sismondi, dans son

Histoire des Français (t. XXIX, p. 233). 1. Le duc de Choiseul et son cousin, de Choiseul Praslin, furent assurément les deux plus fermes appuis du Parlement dans sa lutte contre les Jésuites : Dans les Mémoires du règne de Louis XVI, Soulavie cite ce jugement du roi sur le duc le Choiseul dans un Mémoire écrit de sa propre main en 1777 :

« Le gouvernement français avait

toujours accordé une protection particulière à cette célèbre Société (de Jésus , qui élevait la jeunesse dans l'obéissance aux lois, dans la connaissance des arts, des sciences et des belles-lettres. Choiseul seul livre cette Société aux persécutions des parlements, ses ennemis, et la jeunesse aux systèmes de la philosophie ou à l'influence des opinions les plus dangereuses des parlements. » — Un complice de Choiseul et son collègue dans le ministère, dit le P. de Ravignan {Clément XII et Clément XIV, t.

II, p. 21), le duc de Praslin, vient

corroborer cette attestation de Louis XVI, tout en paraissantla contredire; il déclare que « lui et son cousin Choiseul ont pris une part active et efficace à la destruction des Jésuites en France. » Le P. Anl. Lavalette à lu Martinique.

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