Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 197 — Cette révélation fut bientôt suivie d'une seconde. « M. le Febvre d'Ammecourt, conseiller au Parlement de Paris, était du nombre de ceux qui assistaient aux conciliabules secrets. Il paraît qu'il y était entré moins pour nuire aux Jésuites que pour les servir. Sa droiture naturelle fut effrayée des odieux complots qu'il voyait se tramer, et il en prévint un ou deux Jésuites de sa connaissance '. »

Telles étaient les deux juridictions auxquelles les Jésuites pouvaient faire appel de la sentence du 30 janvier. D'un côté, ils avaient le privilège de recourir au droit de committimus pour en appeler au Grand-Conseil ; de l'autre, il leur était loisible d'interjeter appel devant le Parlement de Paris. Ils adoptèrent ce dernier parti, et ainsi, par un aveuglement inconcevable, ils se jetèrent entre les mains de leurs adversaires les plus déterminés, ils allèrent au devant des plus ardents désirs de ceux qui complotaient leur ruine. C'était une faute irréparable.

Les historiens de toute nuance se sont demandé comment le Provincial de Paris et ses conseillers purent commettre cette faute ; car enfin, avant de recourir au Parlement, ils avaient été prévenus de ses desseins hostiles ; ils ne devaient s'attendre qu'à des injustices répétées J. La réponse la plus vraie, celle qui excuse les Pères, qui explique seule leur 1. Précis historiques, 1802, p. 309. 2. Crétineau-Joly, t. V, p. 197.


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