Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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répandait dans les Provinces. Le but qu'on se proposait par cet éclat, n'était pas seulement de faire insulte aux Pères, et de prévenir le public contre eux ; on voulait encore engager tous les créanciers du P. Lavalette, porteurs de lettres de change ou d'obligations signées par lui, à suivre la route que leur avait ouverte la veuve Grou et son fils. Quant aux juges consuls, leur sentence du 30 janvier ne leur permettait plus, sans se contredire eux-mêmes, de refuser à quiconque se présenterait devant eux, ce qu'ils avaient accordé à la veuve Grou et son fils. Aussi vit-on bientôt les nouvelles assignations se succéder les unes aux autres, et toujours suivies de nouvelles sentences, qui ne sont que des repétitions de la première. Dans le courant du mois de mars, il y avait déjà quinze assignations portées par les juges consuls de Paris, autant de sentences portées par ce tribunal, et les condamnations montaient à plus de quatre cent mille livres Toutes ces sentences furent par défaut, aucun jésuite n'ayant comparu » l. Elles furent suivies de beaucoup d'autres, car il survint, depuis une quantité de porteurs, tant de lettres de change que d'obligations 2.

Les deux affaires les plus retentissantes furent assurément celles des frères Lioncy, de Marseille, et de M. de Gazotte. L-îs créanciers des Lioncy avaient poursuivi uniquement te P. Lavalette et le P. de Sacy, procureur général des f. Mémoire inédit du P. de Montigny pour les Jésuites de France. 2. Mémoire à consulter..., p. 17. — Le P. Allanic, provincial, écrirait, le 1er avril 1760, au R.-P. Général : « Non cessant pluere in nos oonsu'atus parisiensis sententiæ » (Arch. S. J.)


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