Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 127 — à sucre, enfin à la Dominique, il reprend tous les travaux de culture, fort négligés pendant son absence [.

Pendant qu'il s'occupait avec activité de bâtir et de tout réparer, une guerre prochaine s'annonçait entre la France et l'Angleterre. Le traité d'Aix-la-Chapelle (18 octobre 1748) avait mis fin à la guerre de succession d'Autriche et rendu la paix à l'Europe. Néanmoins l'Angleterre, en signant la paix, avait bien le dessein de ne pas la respecter de l'autre côté de l'Atlantique, où le Canada restait toujours l'objectif de ses convoitises. Dans sa pensée, la paix n'était qu'une trêve, dont la durée dépendrait de sa volonté et des circonstances. De fait, la guerre recommença l'année suivante, au nord-est de la presqu'île acadienne, et se propagea de là vers l'ouest, sournoise d'abord, ouverte ensuite. En 1755, elle n'était pas encore déclarée, et déjà plus d'un combat s'était livré entre Français et Anglais sur les rives de l'Ohio. En Europe, aucune agression, aucun acte de piraterie ne furent constatés jusqu'à l'année 1756. Ce n'est que vers le milieu de cette année que la paix fut définitivement rompue et la guerre officiellement déclarée le 17 mai par l'Angleterre, et le 16 juin par la France. Cependant le gouvernement anglais n'avait pas attendu jusque là pour commettre sur les côtes de France, cette même année, quelques actes d'hostilité. Un des premiers fut le suivant. Vers la fin de l'année précédente, le P. Lavalette avait expédié à Bordeaux, à l'adresse des Lioncy frères, sur la Beine-des-Anges, qui l'avait conduit de Bordeaux à la Martinique, et sur le Saint-Pierre, six cents barriques de

1. Lettre d'un négociant de la Martinique.


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