Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 100 — Cette lettre de l'intendant méritait d'être reproduite entièrement, malgré sa longueur. Crétineau-Joly qui la cite dans l'histoire de la Compagnie de Jésus, n'en donne qu'un extrait, en laissant croire qu'il la publie en entier 1. Elle n'est pas seulement un monument officiel en faveur des missionnaires des Iles du Vent, elle est surtout et avant tout la justification du P. Lavalette; elle le justifie pleinement de l'accusation de commerce étranger portée contre lui par des accusateurs qui n'osent pas se nommer. Comment supposer que Vintendant, le Gouverneur et tous les gens en place auraient été assez peu clairvoyants pour ne pas s'apercevoir de ses opérations commerciales, et assez prévaricateurs, s'ils s'en étaient aperçus, pour ne pas s'y opposer et les porter à la connaissance du Ministre ?

La lettre de l'intendant Hurson frappa le R. P. Visconti par la netteté et la fermeté de ses affirmations. Il n'eut pas et ne put avoir un seul instant l'idée qu'elle ne fût l'expression de l'exacte vérité, et persuadé de l'innocence du P. Lavalette, attristé de l'imputation calomnieuse dirigée contre lui, il manda au Provincial de Paris, le P. le Forestier, d'obtenir du Ministre son retour à la Martinique. Le Général n'approuvait sans doute pas toutes ses entreprises, mais il se refusait à y voir, d'après la lettre de l'intendant, le commerce étranger et encore moins le commerce interdit par les canons de l'Eglise.

Le P. le Forestier partageait la conviction de son Général, car il avait aussi reçu une lettre de M. Hurson, datée 1. Histoire de la Compagnie de Jésus, t. V, p. 191 ; — Clément XIV et les Jésuites, par Crétineau-Joly, p. 103.


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