Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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— 93 — de la Cour ; si vous êtes coupable, avouez-le, et si vous avez quelque reproche à vous Caire, il faut en convenir tout uniment ; on verra quel remède on pourra y apporter. Si vous êtes innocent, comme vous le prétendez, il faut que vous m'en donniez votre parole : il faut même quelque chose de plus, il faut que vous mettiez par écrit tout ce que vous m'avez dit, que vous pesiez si bien vos paroles que le Ministre ne puisse y rien opposer de solide, et enlin que vous y apposiez votre signature. A ces conditions, on prendra votre défense, ou plutôt celle de vos supérieurs pour qui votre rappel en France est une espèce d'affront ». Le P. Lavalette, après avoir renouvelé les protestations de son innocence, promit de travailler incessamment au Mémoire qu'on exigeait de lui. Il ne tarda pas à le porter au P. Provincial, qui l'ayant lu en son particulier avec l'attention la plus scrupuleuse et la plus sévère, le fit lire à trois ou quatre personnes des plus respectables et des plus intelligentes. Tous convinrent que la défense était juste et que l'accusation n'avait pas la moindre apparence de vérité 1. qu'il était de la dernière importance d'en convaincre le Ministre de la Marine, pour prévenir au moins à l'avenir, s'il était possible, ces voies d'éclat qui font toujours de fâcheuses impressions sur l'esprit du public. .

Le Provincial, muni de ce Mémoire, crut devoir entreprendre de détromper le Ministre de la marine, M. Rouillé. Il se présenta à son audience, non sans quelque frayeur, parce que ce Ministre passait pour être peu affectionné aux Jésuites. Sa crainte fut bientôt dissipée. Ce Ministre \. Nous n'avons pu, malgré nos recherches, découvrir le Mémoire du P. Lavalette.


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