Le Père Antoine Lavalette à la Martinique, d'après beaucoup de documents inédits

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ses relations et à son expérience. Ainsi, envoyant en France une très grande quantité de denrées provenant des ferres de sa résidence, il recevait l'argent de quiconque voulait en toucher ou faire toucher en France. De là le grand nombre de lettres de change qu'il tira <lès les premiers temps de sa

gestion, sur différents négociants du royaume 1. Enfin, à l'exemple de tous les habitants des Iles du Vent, et pour obliger des propriétaires qui désiraient retourner en France, il prit leurs fonds et leur en fit toucher en France le prix convenu par la voie de lettres de change -'.

Telles furent, en résumé, les opérations du P. Lavalette,

pendant les six premières années de ses fonctions de procureur et la première de sa charge de supérieur général. S'il est permis de regretter qu'il se soit laissé entraîner à cultiver, à vendre et à contracter dans des proportions exagérées et blâmables, la

justice nous fait un devoir de

reconnaître qu'il n'existe nulle part aucune trace de commerce proprement dit ; jamais, à cette époque, il ne franchit les limites fixées par les lois canoniques. C'est ce qui résulte de l'étude attentive de son administration temporelle; et ses accusateurs les plus acharnés n'ont pu trouver, entre 1748 et 1756, aucun acte, aucun achat, aucune transaction commerciale, constituant le vrai négoce, le négoce prohibé aux religieux. Cette période de sept ans fut aussi la plus \. Mémoire à

consulter et Mémoire sur le P. Lavalette.

2. Mémoire sur le P.

Lavalette et Réponse an

Mémoire intitulé

:

« Mémoire sur les demandes formées contre le Général et la Société des Jésuites au sujet des engagements qu'elle a contractés par le Ministère du P. de Lavalette, par Deli^nv, procureur

1761). »


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