L'Oyapoc et l'Amazone : question brésilienne et française. Tome second

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§ 2519

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2519. La latitude trop méridionale et le peu de lar­ geur données par les géographes au Marañon, avaient fait commettre à DIOGO LEITE, en 1531, l'erreur de prendre le Maranhão actuel pour le Marañon véritable. Cette méprise de l'explorateur portugais fut cause que le Roi JEAN III, dans le partage qu'il fit de la côte brési­ lienne, s'imaginant accorder à l'illustre BARROS et à ses associés le véritable Marañon, ne leur accorda, en réalité, que le Maranhão

actuel.

La renommée du naufrage de la grande expédition d'AYRES DA CUNHA, où BARROS avait engagé sa fortune et ses fils, et dont quelques débris s'étaient échappés, en 1536 et en 1538, dans les îles espagnoles de Saint-Do­ m i n g u e et Porto-Rico, répandit en E s p a g n e l'erreur portugaise. Et la confusion fut portée à son comble en 1542, par le voyage d'ORELLANA. ORELLANA trouva que la grande rivière qu'il venait de descendre, se jetait dans la mer sous l'équater, et que la largeur de son embouchure était de plus de quarante lieues espagnoles. Cela ne cadrait point avec le graphes. Large de deux

vingt et quelques

degrés et demi

AU

SUD

DE

des carto­

Marañon

lieues seulement, et situé à LA

LIGNE, le Marañon

des

cartographes semblait être évidemment celui de DIOGO LEITE. Aussi HERRERA dit-il, Décade 6, livre 9, chapitre 6, qu'ORELLANA alla rendre compte au Roi de sa découverte, « en assurant que ce n'était pas la rivière M a r a ñ o n », « certificando, que no

era el rio Marañon.

»

Bien que suivi en 1553 par GÔMARA et en 1563 par son copiste GALVÃO, cet avis de CABOTO ne fut pas goûté par tout le monde. Le docte OVIEDO, qui venait d'entendre de la bouche T. II 23


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