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LECTURE
§
1877
« long du canal qui débouche à la mer, quatre-vingts à « cent lieues jusqu'à la rivière des T a p u y a u s s ú s . » « Si cet acte est réel, il ne le peut être qu'à la condi tion de s'accorder avec les idées ayant cours chez le prince qui l'octroye. E n ce cas, d'AcuñA, l'envoyé de P H I L I P P E IV en ces parages m ê m e s , nous dicte la seule interprétation rationnelle, et nous savons à quoi nous en tenir : l'Ama z o n e véritable, ainsi qu'il le déclare, c'est la branche ou rivière de Pará, au bord oriental de laquelle sont précisé ment établis les Portugais ; et c'est la terre au delà qu'on veut tenter de coloniser. Le Cap du Nord de la rivière de Pará, c'est ce que nous appelons aujourd'hui la pointe de Magoari ; voilà où commencera la capitainie nouvelle. D e ce point, comptez à l'Ouest trente-cinq ou quarante lieues pour arriver à la rivière de Vincent P i n ç o n , et vous aboutirez en effet à ce bras occidental où G A B R I E L S O A R E S vous a déjà montré la rivière de Vincent P i n ç o n , sous l'équateur m ê m e . D e ce cap de M a g o a r i , comptez, d'autre part, en remontant la rivière de Pará, quatre-vingts à cent lieues, et vous atteindrez le fleuve des T a p u y a u s sús c o m m e écrit B E R R E D O , O U des T a p a j o s o s c o m m e dit A C U Ñ A , ou Topajós c o m m e portent nos cartes modernes. « Dans ces conditions géographiques, la concession est possible, naturelle; disons plus, elle a dû être réellemenl ainsi effectuée ; car le père A N T O I N E V I E I R A , dans un m é moire au Roi de Portugal, du 2 8 novembre 1659, constate que le gouvernement général de M a r a g n a n , attaqué du côté de Ceará par les Tobaj5ras, et du côté du C a p d u N o r d par les N h e e n g a h i b a s , se trouve ainsi assiégé et bloqué à ses deux extrémités : or l'habitat des N h e enga híbas, bien connu sur les terres de Marajó et nullement sur la rive gauche de l'Amazone actuelle, caractérise suffisamment l'extension véritable de la frontière portu gaise de ce côté, et confirme d'autant la synonymie incon testable de la rivière de V i n c e n t P i n ç o n avec le bras le TITRE
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