L'Oyapoc et l'Amazone : question brésilienne et française. Tome second

Page 247

e

§§ 2244-2245

18

LECTURE

( 239 )

Mais je dois à l'amitié de M. Dias lui-même la posses­ sion du manuscrit indien-portugais qui a servi à la publi­ cation du vocabulaire portugais-indien de 1854. Le mot portugais qui se trouve dans ce manuscrit en regard du mot Ipéca, ce n'est point Furo, mais Foro, bien nettement marqué. Or, tout c o m m e Foro était un déchiffrement inexact de Furo,

de m ê m e Ipóca

est-il un déchiffrement inexact de

Ipúca.

2244.

Póg ou Póc est bien aussi une racine indienne.

Le dictionnaire anonyme portugais-brésilien, et le diction­ naire de la langue tupi, donné par M. D I A S en 1858, nous l'offrent avec la signification portugaise de estalar,

arrebentar,

c'est-à-dire crever, éclater.

Mais le P. Ruiz D E M O N T O Y A nous fournit des éléments pour conclure que cette racine, caractérisée par le son ouvert de o, exprime spécialement le bruit que fait la chose qui éclate. Car il dit, au folio 312 verso de son Tesoro,

« Pog Estallido », c'est-à-dire bruit éclatant ; et au

folio 311 verso « P O C A . Arcabuz

», c'est-à-dire fusil, l'arme

au bruit éclatant. Et celte nuance distinctive de la racine póc est confir­ m é e par deux mots indiens introduits, c o m m e tant d'au­ tres, dans la langue portugaise du Brésil : Le substantif popóca

ou pipóca, d'usage universel chez

tous les Brésiliens, c o m m e n o m d'une certaine prépara­ tion sèche du maïs, où ce grain éclate en pétillant ; Le verbe espocar, général à M a r a g n a n , d'après le témoignage de deux illustres enfants de cette province, M. O D O R I C O M E N D E S et M. D I A S , et déjà honoré par M. D I A S du titre de noblesse, dans ce vers de son poëme Os Tymbiras

:

« Arrã soprada, que u m menino espoca. »

2245.

La racine indienne signifiant en portugais furar


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.